Bulldog anglais, Bouledogue français : maladies de la peau (dermatologie), du systéme respiratoire, des yeux...

Bouledogues Français allergiques
Bulldog anglais - Le Bulldog anglais
Bouledogue Français allergique

Bulldog anglais et Bouledogue Français : des chiens "à la mode" mais présentant des risques de maladies qui devraient être connus des acheteurs potentiels :

1. Bulldog et Bouledogue : Dermatologie (maladies de la peau)

  • Démodécie (demodex canis) : chez le Bulldog la peau est souvent érythémateuse (rouge) et alopécique (perte de poils). Le Bouledogue Français présente également des zones alopéciques (peau nue ou avec moins de poils) contenant des comédons (points noirs). La face et les membres antérieurs sont  la plupart du temps atteints par cette maladie de la peau.
  • Pyodermite (infection bactérienne de la peau) : les lésions infectées peuvent être superficielles (folliculite bactérienne) ou profondes avec rupture des follicules pileux (furonculose bactérienne). Chez le bulldog anglais, la peau montre fréquemment des zones alopéciques circulaires dont la peau est épaisse, "hyperkératosique" (peau sèche, épaissie, rugueuse et cornée) entourées d'une petite collerette épidermique.
  • Allergie (alimentaire et/ou dermatite atopique canine) : le Bulldog anglais et le Bouledogue français sont des races à risques d'allergies. Une sensibilité alimentaire doit être toujours considérée avant d'envisager une dermatite atopique canine (allergie aux acariens, pollens...) lors de la recherche d'une cause allergique. Le prurit qui se manifeste par du grattage, du frottement, du léchage ou des mordillements est observé lors d'allergie.
  • Furonculose, abcès, nodules et kystes interdigités : les lésions interdigitées (entre les doigts) ont des origines diverses. Lorsqu'elles affectent principalement les membres antérieurs un défaut de conformation est à rechercher. En effet, un excès de poids sur des membres petits et parfois tordus prédispose aux traumatismes de la face plantaire de la peau des espaces interdigités. Ces traumatismes répétés créent des lésions inflammatoires ou kystiques des glandes situées dans le derme (partie profonde de la peau). Cette inflammation produit un gonflement puis une fistule qui s'ouvre supérieurement entre les doigts. Cette ouverture favorise l'infection de ces lésions stériles au départ. Lors d'atteinte des 4 membres une démodécie ou une infection bactérienne doit également être investiguée.
  • Infection bactérienne des plis / Intertrigo : les plis sont des zones de friction mal aérées et souvent humides qui constituent un milieu idéal aux proliférations de bactéries et/ou levures. La queue de certains Bulldog a une telle conformation que seule la chirurgie permet d'éviter l'inconfort du chien. Ces zones corporelles nécessitent un entretien quotidien si on souhaite éviter odeur, douleur et lésions.
  • Otites: elles sont toujours à mettre en rapport avec une cause les favorisant ou permettant leur entretien. Chez le Bulldog anglais et le Bouledogue français les allergies doivent être investiguées comme causes primaires. De plus, dans ces 2 races de chiens, le conduit auditif a régulièrement un aspect en fente dans sa partie proche du tympan. Ce défaut de conformation constitue également un facteur prédisposant ces chiens aux otites récidivantes
  • l'alopécie cyclique des flancs  s'observe très souvent chez le Bulldog anglais. Elle se caractérise par une perte de poils non inflammatoire, souvent saisonnière, située au niveau des 2 flancs de manière symétrique.

2. Bulldog et Bouledogue : Respiratoire

  • Le syndrome brachycéphale se rencontre comme son nom l'indique chez les chiens avec une face courte. Il se présente comme une obstruction partielle des voies respiratoires supérieures due à une combinaison de plusieurs problèmes: sténose des narines, palais mou trop long, éversion des sacs pharyngés et collapsus trachéal. Les Bulldogs anglais représentent 55 % des cas décrits. Un brachycéphale qui ronfle fort est un chien qui risque une insuffisance respiratoire ou cardiaque pouvant entrainer sa mort. La visite chez le vétérinaire et l'examen spécialisé des voies respiratoire est nécessaire pour réaliser une endoscopie du larynx, du pharynx et de la trachée. Ces examens détaillés permettent de déterminer si votre chien nécessite une chirurgie afin de réduire son handicap. L'excès de poids augmente également les risques d'insuffisance respiratoire et doit absolument être évité. L'exposition à la chaleur est également à proscrire.
  • L'hypoplasie de la trachée est fréquente chez le Bulldog. Elle accompagne de manière fréquente le syndrome brachycéphale. Comme la trachée est de diamètre trop faible pour assurer une ventilation correcte, ces chiens ne supportent ni l'effort ni la chaleur.

3. Bulldog et Bouledogue : Ophtalmologie

  • L'hyperplasie de la glande de Harder s'observe principalement chez des Bulldogs anglais de jeune âge. Une masse rouge ressort de la troisième paupière située à l'angle nasal de l'œil. Cette lésion est due à un mauvais attachement fibreux de la glande sous la troisième paupière. La glande doit idéalement être repositionnée chirurgicalement à son emplacement d'origine. Elle est responsable de 50% de sécrétion lacrymale aqueuse et son retrait peut favoriser l'apparition d'une kératoconjonctivite sèche.
  • La kératoconjonctivite sèche se caractérise par la perte de la sécrétion aqueuse des larmes. Ce défaut de production de larmes diminue la protection de la cornée (surface de l'œil) qui s'enflamme, devient opaque (pigmentée), vascularisée et qui peut s'ulcérer (se trouer). L'œil sec a un aspect dépoli couvert d'un mucus jaune ressemblant à du pus collant sur sa surface. Cette maladie a de multiples causes dont une atteinte immune de la glande lacrymale, une maladie systémique intercurrente, l'usage de certains médicaments... Le diagnostic de cette entité est réalisé à l'aide d'un petit buvard appliqué dans l'œil (test de Shirmer). Le traitement précoce de cette affection à l'aide de larmes et d'un gel immunomodulateur agissant sur les glandes lacrymales est très important.  
  • Entropion / Ectropion/ Districhiasis : ces trois entités correspondent à des malformations des paupières qui orientent les poils vers la cornée (entropion), orientent les poils vers l'extérieur en exposant la conjonctive à l'air (ectropion) ou présentent des poils mal alignés sortant du bord palpébral et pouvant irriter la cornée (Districhiasis) 

4. Bulldog et Bouledogue : Ostéo-articulaire

  • Le poids et la conformation des membres du Bulldog anglais le prédisposent à la rupture des ligaments croisés, à la luxation congénitale des rotules et à la dysplasie de la hanche.
  • Les anomalies vertébrales se caractérisant par un nombre anormal de vertèbres ou par des vertèbres anormales (hémivertèbres) s'observent dans les 2 races

5. Bulldog et Bouledogue : Dystocies (difficulté à mettre bas sans césarienne)

  • La grande taille de la tête rend l'accouchement par voie naturelle extrêmement difficile et parfois impossible. La césarienne est le plus souvent indispensable dans ces 2 races

6. Bulldog et Bouledogue : Digestif

  • Le Bulldog anglais est sans aucun doute le champion des flatulences. Son alimentation doit contenir des protéines de haute valeur biologique et très digestibles. L'amidon des céréales doit être facilement digéré par la flore intestinale pour conserver une structure normale aux selles. Le riz bien cuit semble être un bon choix dans cette race. Un bon équilibre entre fibres fermentescibles (ex: fructo-oligosacharides) et non fermentescibles pour conserver une flore de qualité dans le colon et, en corollaire, une bonne digestion.
  • Les reflux gastro-œsophagiens sont fréquents dans les 2 races. Ils augmentent les risques d'œsophagite de reflux et dans les cas plus sévères de pneumonie par erreur de lieu. Une atonie du cardia (valve située à l'entrée de l'estomac) est souvent responsable de régurgitations 

7. Bull dog : Neurologie

  •  "Tremblements" idiopathiques de la tête (idiopathic head tremors) sont mentionnés dans différentes races de chiens mais le Bulldog anglais représente à lui seul 37% des cas. Les chiens atteints présentent des mouvements rapides, soit horizontaux, soit verticaux ou parfois rotationnels, de la tête uniquement. Ces épisodes durent quelques minutes et  débutent et s'arrêtent de manière aigüe. La majorité des chiens sont atteints avant l'âge de 48 mois (88% des chiens) et 87% d'entre eux arrêteraient la crise lorsqu'ils sont distraits. Ils restent conscients pendant les crises. Les symptômes apparaissent souvent lorsque le chien est au repos. La cause reste indéterminée (idiopathique). Les examens complémentaires comme la résonnance magnétique nucléaire et l'analyse du liquide céphalorachidien peuvent être utiles pour écarter d'autres pathologies neurologiques. La majorité des individus ne répondent pas aux traitement antiépileptiques mais ne nécessitent pas de traitement spécifiques.

Malgré ces nombreux problèmes qu'il vaut mieux connaître avant l'achat, le Bulldog anglais et le Bouledogue français restent des races de chiens particulièrement attachantes. Ils présentent une personnalité unique et, le plus souvent, un caractère agréable.

Nos souhaits sont

  • Qu'à l'avenir les juges d'exposition et les éleveurs accordent un maximum d'importance à la santé de l'animal plutôt qu'à des critères esthétiques portant préjudice à celle-ci
  • Que l'achat d'un de ces chiens soit raisonné. Il ne faut surtout pas acheter un Bulldog ou un Bouledogue sur un coup de cœur ou l'acheter "au moindre coût". Un chien d'origine incertaine vous coutera souvent, en fin de compte, bien plus cher qu'un individu acheté chez un éleveur de la qualité.

Enfin, n'oubliez pas qu'il existe également des associations sérieuses replaçant des individus ayant été délaissés par des maîtres peu responsables.

© Luc Beco

Dis doc... tu me donnes ce biscuit?