Prévention de l'obésité - Traitement de l'obésité des chiens et chats

Courbe de poids: nous suivons l'évolution de la courbe et adaptons le régime

L’obésité est définie par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) par: "un excès de masse grasse entraînant des conséquences néfastes pour la santé". Cette définition est applicable aux animaux de compagnie.

Quantification de l’obésité :

Chez l’homme, on utilise un indice de masse corporelle qui détermine un intervalle de poids optimal pour une taille donnée.
Chez le chien et le chat, on utilise le « score corporel » qui est déterminé à partir d’une échelle validée. L’observation et la palpation sont les outils qui nous permettront d’établir un score. Bien que cette méthode paraisse subjective, elle est cependant très efficace. Sa limite est qu’elle met principalement l’accent sur la graisse sous cutanée. En effet, il arrive qu’un animal aie un bon score corporel mais que la palpation abdominale reste difficile et ce en raison d’une trop grande quantité de graisse viscérale. Dans ce cas, l’animal doit être considéré comme obèse et un régime devra être mis en place.


Facteurs de risque :

  • La race : certaines races de chiens sont prédisposés à l’obésité comme, par exemple, le Cavalier King Charles, le Beagle, le Cocker, le Labrador, le Bouvier Bernois… Chez les chats, le risque est supérieur chez  l’Européen à poils courts par rapport aux races pures.
  • L’âge : la fréquence de l’obésité augmente avec l’âge en raison d’une diminution de l’activité. Cependant, à partir de 12 ans, chez le chien, et de 10 ans chez le chat, le risque diminue.
  • Le sexe : chez le chien, le risque est supérieur chez les femelles contrairement aux chats où il est supérieur chez les mâles.
  • La stérilisation : La stérilisation augmente le risque d’obésité. Ceci s’explique en raison de l’influence des hormones sexuelles sur le système nerveux central (effet inhibiteur des oestrogènes sur l’ingestion alimentaire) et sur le métabolisme cellulaire. Chez le mâle, la stérilisation entraîne une diminution de l’activité spontanée.
  • Les maladies endocriniennes : Chez le chien, l’hypothyroïdie et l’hypercorticisme (Maladie ou Syndrome de Cushing) peuvent être responsable d’une augmentation de la prise de poids. Chez le chat, ces maladies ne sont que très rarement primaires. Elles résultent le plus souvent d’un mauvais usage de cortisone, de progestagènes (contraceptifs)…..
  • La prise de médicaments : les antiépileptiques, la cortisone, les contraceptifs peuvent entraîner une augmentation de l’appétit et secondairement la prise de poids.
  • Le manque d’exercice et la sédentarité favorisent également la prise de poids.
  • Le type et le mode d’alimentation : le risque est plus élevé si l’alimentation est très énergétique (riche en matières grasses et en glucides) ou accessible ad libitum (à volonté).
  • Les facteurs comportementaux : chez le chat, l’anxiété et la dépression peuvent entraîner des troubles du comportement alimentaire et un défaut de contrôle de la satiété.

Pathologies liées à l’obésité :

  • Troubles ostéo-articulaires : la sévérité de l’arthrose serait plus grande chez les animaux nourris ad libitum. Les ruptures de ligament croisé antérieur sont plus fréquentes chez les chiens obèses.
  • Troubles cardio-vasculaires et intolérance à l’effort : On remarque, par exemple, que les animaux obèses ont une fréquence cardiaque plus élevée, au repos et d’autant plus à l’effort, ce qui fatigue le cœur inutilement.
  • Le diabète : Les patients obèses développent une résistance à l’insuline (hormone de régulation du glucose dans le sang). On remarque ce phénomène principalement chez les chats.


Evaluation du degré d’obésité :

Chez nos animaux de compagnie, l’indice corporel, est utilisé pour quantifier le degré d’obésité. Il existe plusieurs échelles d’indice corporel. Celle à 5 points est la plus fréquemment utilisée ; on distinguera les classes suivantes : 

  1.  « maigre » (20% en dessous du poids optimal)
  2.  « mince » ( 10à 20 % en dessous)
  3. « optimal »
  4. « gros » ( 10à 20% au dessus)
  5. « obèse » (>20% du poids optimal)

Prévention :

Tous les animaux qui viennent en consultation, que ce soit pour un vaccin ou autre chose, sont systématiquement pesés et leur indice corporel est noté dans le dossier. Grâce à cela, nous pouvons vous avertir des modifications lors des visites ultérieures.

Pour chaque type d’aliment, nous vous donnerons la quantité recommandée en fonction du poids de votre compagnon. Il conviendra peut être de l’adapter par la suite.

Nous encourageons l’exercice régulier.

Chez les animaux stérilisés, le meilleur moyen de prévention est la modification de l’alimentation. La réduction de la quantité de l’aliment habituellement consommé est contre-indiquée car elle pourrait entraîner des carences en nutriments essentiels. De plus, votre compagnon pourrait devenir « voleur d’aliment », agressif, …Le choix d’un aliment adapté s’impose donc après la stérilisation afin de garantir à votre compagnon une quantité suffisante en limitant l’apport énergétique et en évitant les carences.

Traitement :

Les objectifs du traitement sont de retrouver un poids correct et surtout une qualité de vie optimale en évitant ainsi tous les troubles associés.

  • En général, une adaptation de l’alimentation associée à des exercices (ballades, jeu de balle, ..) est suffisante pour faire perdre du poids à votre compagnon.
  • Dans certains cas, on peut utiliser, comme chez l’homme, des médicaments qui aident à maigrir . Ces derniers diminuent l’absorption des graisses. 
  • Votre compagnon, à moins qu’il n’ait la clé du réservoir à croquettes ou la technique pour ouvrir le frigo, dépend entièrement de vous et de votre volonté à le faire maigrir !
  • Les croquettes de type « light » ne sont pas conseillées dans le cadre d’une perte de poids.  Ils présentent juste une teneur réduite en matières grasses.
  • Nous recommandons des aliments spécifiques pour la perte de poids qui sont riches en protéines et en fibres. Les protéines jouent un rôle sur la satiété et sur la masse musculaire. En effet, en apportant des protéines en quantités suffisantes, votre compagnon utilisera sa masse graisseuse et non sa masse musculaire. Les fibres permettent d’augmenter le volume de la ration sans en augmenter les calories, elles diminuent l’appétit et préviennent de la constipation.

Nous établirons avec vous un plan de régime. Des visites de contrôle seront programmées afin d’évaluer la perte de poids et d’adapter au mieux le suivi. L’aliment sera choisi en fonction des besoins de votre compagnon. Une fois le poids atteint, il conviendra, comme chez l’homme, de le maintenir.

N’hésitez pas à nous demander conseil.