Les sarcoïdes équins sont des tumeurs cutanées très fréquentes qui s’observent chez 0,5 à 2% des chevaux et constituent 35 à 90 % des tumeurs observées dans cette espèce. Ils sont localement agressifs, fibroblastiques et ne métastasent pas.
Aspect clinique:
Les sarcoïdes équins apparaissent souvent dès l’âge de 1 à 7 ans et semblent plus fréquents chez les chevaux arabes, les appaloosas et les quarter horses tandis que les Lipizzans seraient moins souvent affectés..
Ils sont classé en:
- Sarcoïdes Occultes ou Plats : zone alopécique, squameuse, légèrement croûteuse sur une peau souvent épaissie et hyperpigmentée. On les observe le plus souvent sur la face, la nuque, le fourreau et la face interne des cuisses
- Sarcoïdes Verruqueux : zone alopécique verruqueuse ressemblant à une « grosse verrue » affectant souvent la tête, l’encolure, les aines et ars
- Sarcoïdes Nodulaires : gonflement ferme et localisé sous-cutanés ou envahissant la peau souvent au niveau des paupières, de l’aine ou du prépuce
- Sarcoïdes Fibroblastiques : ressemblent à un tissu de granulation exubérant affectant principalement les membres, les ars, les aines et la région périophtalmique. Ce type de sarcoïde survient souvent lorsqu’un autre type de sarcoïde a été traumatisé !
- Sarcoïdes Mixtes : représentent un stade intermédiaire entre 2 autres formes
- Sarcoïdes Malins / Malevolents : agressifs et invasifs localement, ils s’étendent en profondeur et peuvent infiltrer les vaisseaux lymphatiques.
Nombre de chevaux présentent plusieurs tumeurs simultanément qui se développent là ou la peau est fine ou a été traumatisée.
Pourquoi le cheval développe t-il des sarcoïdes ?
- L’origine de cette tumeur est, au même titre que les verrues chez l’homme, d’origine virale. Des papilloma virus, du groupe des « Bovine Papillomavirus » (BPV1 et 2) sont impliqués dans la genèse de ces tumeurs.
- Des facteurs génétiques sont également à prendre en considération, vu la prédisposition raciale documentée. La prédisposition serait liée aux allènes MHC A3 et W13
Le diagnostic
Le diagnostic repose essentiellement sur la clinique et l’examen histopathologique de tissus excisés. Une détection par méthode PCR est également possible.
Il est important de noter que les biopsies cutanées de lésions suspectes, bien qu’utiles au diagnostic, peuvent cependant, par le traumatisme cutané produit, modifier le caractère bénin d’un sarcoïde en le faisant évoluer vers un type plus agressif.
Les traitements
Bien que parfois la rémission spontanée soit possible, de très nombreux protocoles thérapeutiques sont décrits dans la littérature
- L’observation sans toucher : est une méthode conseillée dans les formes plates ou verruqueuses
- L’excision chirurgicale simple provoque des récidives endéans 6 mois chez 50 à 64% des cas. Le taux de succès peut être augmenté en adoptant la technique « non-touch » et en respectant des marges d’excision larges.
Un meilleur résultat est également obtenu en associant l’utilisation locale de Cisplatine
- La cryothérapie (chirurgie par le froid) peut être efficace mais elle est souvent délabrante, et la plaie résiduelle demande 2 à 4 mois pour cicatriser
- La chirurgie au Laser CO2 donne de bons résultats dans 81% des cas avec peu de symptômes post-chirurgicaux
- D’autres molécules (Fluoro-uracile, AW4-LUDES…) ont également été testées avec des résultats et des effets secondaires variables en fonction du type de tumeur, et de la localisation corporelle de celle-ci.
- L’immunothérapie à l’aide du BCG est conseillée en région périophtalmique, en association avec une chirurgie soigneuse. La réaction inflammatoire accompagnant ce type de traitement est souvent violente, et doit être considérée avant l’utilisation de ce traitement
- L’imiquimod est un médicament appliqué localement sous forme de pommade, et ayant des propriétés antivirales et antitumorales. Il peut dans certains cas être très efficace, de même que les pommades de type XXterra
- Les vaccinations restent à l'études actuellement
Conclusion
Les sarcoïdes équins sont des tumeurs fréquentes d’aspects cliniques variables, dont le diagnostic précis est utile avant de débuter un traitement. Il faudra toujours garder à l'esprit que le traitement choisi devra toujours être le plus efficace possible d’emblée, afin d’éviter de transformer les formes relativement bénignes en forme plus agressives. Parlez-en à votre vétérinaire !