Mégacôlon idiopathique et constipation chez le chat

Mégacolon idiopathique du chat: radiographie

Le mégacôlon  est l’élargissement permanent du diamètre du côlon associé à une diminution/absence de motilité et à une constipation chronique. Le mégacôlon se rencontre essentiellement chez le chat d’âge moyen à âgé et est par contre plutôt rare chez le chien. Dans 70% des cas, le mégacôlon chez le chat est idiopathique, c-à-d d’origine inconnue. Cependant, certaines études mettent en évidence une anomalie de fonctionnement des fibres musculaires lisses du côlon.

Le mégacôlon du chat peut dans d’autres cas être acquis et résulter de :

  • troubles neurologiques (hernie discale, anomalies congénitales de la moelle épinière,…);
  • obstructions (fracture du bassin, corps étranger, tumeur…);
  • troubles du comportement (refus de déféquer à cause d’une litière sale);

Lors de mégacôlon idiopathique du chat, un cercle vicieux s’installe rapidement. La diminution de motilité fait stagner les matières fécales dans le côlon dont le rôle est de réabsorber l’eau des selles. Les selles deviennent alors dures et sèches et encore plus difficiles à évacuer (constipation). L’accumulation de matières fécales dans le côlon distend alors sa paroi au risque d’abîmer ses structures neuro-musculaires et ainsi diminuer encore plus la motilité.

Signes cliniques

Les chats avec un mégacolon présentent:

  • du ténesme (difficulté d’aller à selles);
  • une émission peu fréquente de selles dures et sèches;
  • de l’abattement;
  • de l’anorexie;
  • une perte de poids;
  • parfois des vomissements;
  • Une diarrhée muqueuse par irritation du côlon.

Le diagnositic est posé par:

  • palpation abdominale (côlon dilaté et rempli de selles dures);
  • radiographie abdominale : mesure du ratio entre le diamètre le plus large du côlon et la longueur de la 5ème vertèbre lombaire (L5). Ratio < 1.28 = côlon normal / Ratio entre 1.28 et 1.48 => constipation / Ratio > 1.48 => mégacôlon

Il est nécessaire de traiter la cause du mégacôlon:

  • à court terme : lavements pour retirer les selles impactées;
  • à long terme : prévention des récidives en apportant un aliment humide et riche en fibres, laxatif osmotique (ex : lactulose), augmenter la prise d’eau, favoriser l’exercice, garder la litière propre et médicaments favorisant la motricité intestinale;
  • en dernier recours, la chirurgie (retrait d’une partie ou de la totalité du côlon) peut être envisagée. Les chats ayant subi cette intervention présentent généralement de la diarrhée dans les 6 à 12 semaines post-opératoires minimum (cette diarrhée peut être persistante +/- 20% des cas).

Le pronostic est réservé de manière générale mais meilleur si le problème est géré tôt et traité de manière chirurgicale en tenant compte des risques associés.

© Dr Ludivine Martin