Les anticorps monoclonaux (mAbs) vont-ils prochainement révolutionner le traitement de maladies difficiles à guérir comme la dermatite atopique canine, l'arthrose, les maladies auto-immunes ou les cancers?
Les anticorps (Immunoglubulines) sont des protéines produites par les lymphocytes B et sécrétées par les plasmocytes en réponse à des agents infectieux comme les bactéries et les virus. Les anticorps peuvent également cibler d’autres protéines jugées « corps étranger » par l’organisme comme des protéines exprimées à la surface de cellules cancéreuses ou d’autres retrouvées lors de maladies auto-immunes. Chaque plasmocyte produit des anticorps monoclonaux (mAbs) qui reconnaissent un segment d’un antigène cible (épitope). Les anticorps monoclonaux (mAbs) thérapeutiques sont produits pour bloquer spécifiquement des protéines induites dans certaines maladies (p.ex. des cytokines pour la dermatite atopique canine ou protéines de récepteurs cellulaires). Ils peuvent également être produits pour détruire des bactéries ou virus.
La production de mAbs commence par l’immunisation de souris contre un antigène spécifique. Lorsque les lymphocytes B produisent les bons anticorps ils sont fusionnés à des cellules de myélome de souris afin d’assurer une longue vie à la lignée cellulaire. Le plus difficile reste à faire car on ne peut sans danger de réaction immunologique injecter des Ac d’une autre espèce. Les Ac de l’autre espèce peuvent apparaitre comme des corps étrangers chez le chien et donc être rejetés. Il faut donc greffer la partie de l’anticorps de souris pouvant reconnaitre la cible recherchée à des anticorps de chien. Les anticorps ainsi produits se nomment « Anticorps monoclonaux caninisés (caninized mAbs) ».
Les mAbs thérapeutiques sont administrés par voies IV, IM ou SC. La voie orale n’est pas possible car ils seraient détruits dans l’estomac. Une fois dans l’organisme ils vont y rester +/- 3 sem
Les anticorps monoclonaux ont un bel avenir devant eux en médecine vétérinaire. Le futur proche est leur utilisation pour la gestion :
- des allergies (action contre IL31 ou contre des cytokines favorisant la production d’IgE)
- de l’ostéoarthrose (action contre des cytokines proinflammatoires : TNFα, IL1..)
- des maladies autoimmunes
- de certaines tumeurs…