Furet : le furet alopécique

Le furet un compagnon agréable lorsqu'il est bien éduqué
Furet: Alopécie liée à une tumeur surrénalienne
Les glandes surrénales du furet

Les furets muent normalement aux changements de saisons en réponse aux modifications de la photopériode (périodes lumineuses). Le pelage est souvent plus clair pendant l’hiver. Un motif de consultation fréquent est l'alopécie (perte de poils conduisant à un aspect nu). Chez le furet elle a une origine différente selon que l’animal aie été stérilisé jeune (animal de compagnie) ou qu’il soit non stérilisé (furet destiné à la chasse).

Chez les animaux stérilisés jeunes une maladie des glandes surrénale doit être suspectée. La fréquence de cette maladie chez les furets stérilisés est très élevée ce qui nous incite à déconseiller la stérilisation chirurgicale des jeunes individus en privilégiant plutôt l’utilisation d’implants hormonaux pour la stérilisation chimique. Laisser faire la nature est une très mauvaise idée vu le risque d’aplasie médullaire. 

Chez les femelles intactes l’hyperoestrogénisme et l’alopécie saisonnière sont fréquentes. L’ovulation est induite par le coït, comme chez le chat. 

L’alopécie saisonnière Elle se caractérise par une perte de poils bilatérale et symétrique de la queue, du périnée et de la région inguinale. Cette alopécie est souvent observée entre mars et août chez les femelles et entre décembre et juillet chez les mâles.

La maladie surrénalienne Elle affecte principalement les furets stérilisés d’âge moyen. Les glandes surrénales sont soit hyperplasiées (augmentées de taille) soit tumorales (adénome : tumeur bénigne, ou carcinome : tumeur maligne). La stérilisation à un jeune âge augmenterait le risque de maladie.

Les signes cliniques sont une alopécie bilatérale symétrique avec gonflement de la vulve chez les femelles et chez les mâles de l’hypersexualité associée dans certains cas à des difficultés d’uriner dus à une hyperplasie prostatique. Les poils s’épilent facilement, l’alopécie s’étend progressivement sur le périnée, la queue, les flancs, les côtés du corps et le dos. Le traitement fait appel à la chirurgie mais également aux implants hormonaux.

L’hyperoestrogénisme s’observe chez les femelles non stérilisées. Une femelle furet qui n’ovule pas abime sa moelle osseuse. Le furet devient anémique dans 50% des cas (anémie aplasique : non production de globules rouges par la moelle osseuse) ce qui provoque sa mort si aucun traitement n’est entrepris.

Les signes cliniques sont ceux d’une anémie sévère : faiblesse, muqueuses pâles, pouls faible, sang dans les selles, hématomes, paralysie des membres postérieurs, infections systémiques (causée par une diminution de production des globules blancs). La vulve est augmentée de taille et l’alopécie atteint la base de la queue. Le traitement fait également appel aux implants hormonaux mais des soins intensifs sont indispensables.

Les maladies parasitaires et fongiques, le stress (effluvium télogène) et les déficiences alimentaires (Biotine) peuvent également induire des pertes de poils. Leur incidence clinique est cependant très réduite.

En conclusion, lors d'alopécie chez un furet stérilisé il faut analyser les glandes surrénales (échographie...). L'utilisation d'implants hormonaux est intéressante aussi bien en préventif qu'en curatif. 

© Luc Beco